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Hellbanger Radio Show

Émission radiophonique sur Radio Béton (93.6) en Indre-et-Loire (37), le dimanche soir de 21h à 23h et également sur internet : https://www.radiobeton.com/www/ consacrée au metal sous ses différentes formes. Nous essayons de proposer une sélection d'artistes internationaux et français, groupes établis ou formations plus récentes, venus des quatre coins du monde. L'émission est préparée et présentée par D., S. et T.

Best-of des sorties internationales 2020

Publié le 31 Décembre 2020 par Sylvain Revaud

Best-of des sorties internationales 2020

Au tour du petit bilan des sorties internationales les plus appréciées de 2020 et diffusées tout au long de l'année dans l'émission. Elles apparaissent par ordre alphabétique.

 

AKHLYS : Melinoë (Debemur Morti Productions)

5 années après l’excellent The Dreaming I, Akhlys revient nous déverser son black metal tortueux et effrayant, mais néanmoins magistral. Son 3ème album nommé Melinoë est en effet une œuvre aussi éprouvante que fascinante, un peu difficile d’accès sans nous apparaître totalement hermétique.

Des riffs diaboliques aux trémolos malsains, tout est fait pour nous emporter dans une spirale sonore infernale, magnifiée par des lignes vocales donnant une apparence vaguement humaine à l’ensemble. Du grand art noir sans l’ombre d’un doute.

 

ANAAL NATHRAKH : Endarkenment (Metal Blade)

Tous les 2 ans Anaal Nathrakh nous pond une nouvelle galette et tous les 2 ans c’est la claque quasiment assurée. Après un A New Kind of Horror plus expérimental qu’à l’accoutumée, le duo britannique revient en quelque sorte à sa recette classique, ce mélange impitoyable de black indus et de grindcore.

Au programme, encore une ribambelle de titres dévastateurs qui sont cependant la plupart parcourus de refrains épiques en chant clair à vous filer la chaire de poule. En soi Anaal Nathrakh se contente d’asséner sa formule musicale aisément identifiable, mais qu’est ce que c’est bien fait et addictif !

 

...AND OCEANS : Cosmic World Mother (Season of Mist)

De retour après une longue absence et abandonnant sa musique indus, ...And Oceans a sorti cette année son 5ème album, Cosmic World Mother. Une véritable surprise aux antipodes de la musique froide et électronique à laquelle il nous avait habitué sur leurs derniers albums.

On retrouve un Black Metal symphonique, épique, grandiose et entraînant, mais qui reste malgré tout assez brutal et intransigeant. Un véritable virage à 180 degrés qui a su nous convaincre.

 

BÜTCHER : 666 Goats Carry My Chariot (Osmose Productions)

Fans de sonorités old school et de tempos endiablés devraient grandement apprécier ce 2ème album des belges de Bütcher. Cela a été complètement notre cas, leur blackened speed metal nous ayant emporté par sa fougue, la qualité de ses riffs ou encore ce chanteur totalement possédé et finalement bien convaincant dans son rôle de déclamateur survolté.

Ça pue à fond les 80’s et le résultat se veut brut, sans fioritures ou arrangements superflus. Et si le curseur de la vitesse est souvent placé très haut, Bütcher ne fait pas uniquement dans le tout-droit en permanence et sait ralentir le tempo à bon escient...pour mieux nous rouler dessus ensuite !

 

CYTOTOXIN : Nuklearth (Unique Leader Records)

Avec 10 belles années de carrière, Cytotoxin nous propose son 4ème album, Nuklearth, toujours auto-étiqueté « Chernobyl Death Metal ». Le groupe nous envoie encore une fois, et pour notre plus grand plaisir, un Brutal Death technique mais pas pompeux, qui groove comme il faut et saupoudré de quelques petites descentes de tempo.

L’album est plus équilibré en terme de technicité et d’efficacité que son prédécesseur, et avec une meilleure production que les deux premières sorties, un condensé de ce que sait faire le groupe.

 

DEFEATED SANITY : The Sanguinary Impetus (Willowtip Records)

Nous devons à la formation allemande l’une des meilleures sorties brutal/technical death metal de l’été 2020. The Sanguinary Impetus est en effet une sacrée déculottée tenant en une grosse demi-heure et ne nous laissant pratiquement aucun répit.

Très frontal et direct, le 6ème album des allemands affiche pour autant un niveau technique impressionnant, sans tomber dans une démonstration stérile et chiante. Bref, Lille Gruber & Co. tapent encore très fort et nous confirment que Defeated Sanity est plus que jamais une valeur sûre de la scène extrême internationale.

 

END : Splinters from an Ever-Changing Face (Closed Casket Activities)

La B.O. de notre apocalypse ? Assurément ! Chaotique Hardcore, MathCore noisy, tout est là, pour vous donner envie d'enfoncer votre mur à coups de tête ! Un all-star band à la hauteur de la réputation de ses membres, ça vient des profondeurs, et ça a bien fait de ne pas y rester.

De la saturation par excellence, une lourdeur démentielle, 33 minutes de pure haine, sans garde-fou.

 

EN MINOR : When the Cold Truth Has Worn Its Miserable Welcome Out (Season of Mist)

Phil ANSELMO, voilà un nom qui rime avec touche-à-tout… Et une fois de plus, le garçon se frotte à un nouveau style musical, avec brio. Line-up solide, ambiance dépressive, instrus bluesy, voix éraillée mais chantante…

Qui aurait pu laisser présager que l’on trouverait des tubes sur ce premier effort de EN MINOR, "When the Cold Truth Has Worn Its Miserable Welcome Out" ? Mausoleum, On the Floor, prenez le temps de tout écouter au casque, dans le noir...Ou en voiture, sous la pluie battante, de nuit. Sans vous faire happer par le fossé. Un des OVNIS parmi nos diffusions de l'année.

 

GAEREA : Limbo (Season of Mist)

Limbo est la 3ème production en tout juste 5 années d'existence de Gaerea, intéressante formation de black metal venue du Portugal. Le groupe nous offre en effet une musique très cathartique et expressive où l'intensité côtoie fréquemment la dissonance.

Gaerea prend le temps de développer des morceaux assez longs (plus de 8 minutes en moyenne), parfaitement construits pour captiver son auditoire. D'autant que la production valorise idéalement chaque instrument et nous permet notamment de profiter de parties de batterie mémorables et du travail créatif des guitaristes.

 

GLACIER : The Passing of Time (No Remorse Records)

Groupe culte de la scène heavy metal underground des années 1980, Glacier nous a sorti en 2020 son premier véritable album, The Passing of Time. Celui-ci est un petit bijou de heavy traditionnel reprenant tous les codes du genre sans apparaître à aucun moment kitsch ou daté.

De la cover très classe à sa durée idéale (40 minutes pour 8 titres), The Passing of Time est le type d'album dont on n'attend rien de spécial et qui nous met sa petite claque. Parce que l'interprétation est top, les compositions tiennent plus que la route et que la production ne sent pas la naphtaline.

 

(L'album complet ou un extrait des 10 premiers groupes du bilan)

MORS PRINCIPIUM EST : Seven (AFM Records)

Les Finlandais de Mors Principium Est sortent leur septième album très originalement intitulé Seven. Le groupe semble, depuis l’album précédent, avoir trouvé une seconde jeunesse en nous proposant un Death Mélodique « à la suédoise » de très grande qualité avec des orchestrations grandioses et épiques, des mélodies entêtantes et des compositions riches et variées.

De quoi largement contenter tous les amateurs du style.

 

PALLBEARER : Forgotten Days (Nuclear Blast)

C'est un sublime doom mélancolique et parfois mélodique que nous distille la formation américaine Pallbearer. Avec Forgotten Days le quatuor continue de nous transporter à l'aide de tempos lourds (pas assommants), riffs pachydermiques et lignes vocales d'une puissance émotionnelle sans équivoque.

Il y a quelque chose de sobre et introspectif dans la musique de Pallbearer que retranscrivent avec une belle justesse les atmosphères dégagées par chaque composition. Poignant, touchant, saisissant, les qualificatifs ne manquent pas au sujet de ce Forgotten Days réussi en tout point.

 

PARADISE LOST : Obsidian (Nuclear Blast)

Les années passent et Paradise Lost n'en finit pas de nous délivrer une musique sombre toute en subtilités. Sur son 16ème album studio, Obsidian, le groupe anglais replonge en partie vers le style qu'il pratiquait au milieu des années 1990, époque considérée comme l'âge d'or de la formation.

Le résultat est un savant mélange de gothic metal et de doom/death, magnifié par la versatilité vocale d'un Nick Holmes donnant toujours autant de profondeur et de charisme à l'ensemble.

 

PRIMITIVE MAN : Immersion (Relapse Records)

Troisième album pour les Etats-Uniens de Primitive Man et, autant être clair tout de suite, ils n’ont pas prévu de nous faire passer un moment agréable. Cette nouvelle sortie intitulée Immersion reste dans la droite lignée de ce qu’a proposé le groupe jusqu’ici : un mélange parfaitement malaisant de Sludge et de Doom pour un rendu oppressant, éprouvant, pesant, bruitiste et abrutissant.

On frôle la maltraitance musicale, et c’est exactement ce qu’on cherche.

 

PUTRID PILE : Revel in Lunacy (Sevared Records)

Nous avons toujours été sensibles à la qualité et régularité de production de l'unique membre de PUTRID PILE : Shaun LACANNE. Cette nouvelle sortie ne déroge en rien à la règle, et même plus, les compos sont vraiment valorisées par un son d'une qualité notable. Tout est audible, précis, sans être trop "clinique".

Un rouleau compresseur de Brutal death/Grind, soigné, avec quelques ambiances blackened, pour assombrir l'ensemble. 33 minutes de douceur, qui ont un petit goût de reviens-y.

 

SODOM : Genesis XIX (Steamhammer)

Malgré bientôt 40 ans de carrière, Sodom nous apparaît plus en forme que jamais. Toujours mené par son charismatique leader Tom Angelripper, le groupe a vu ces dernières années le retour du guitariste Frank Blackfire, l'intégration d'un deuxième gratteux et enfin celui d'un nouveau cogneur.

Et on peut dire que ce nouveau line-up fait plus que d'assurer ! Genesis XIX est un excellent disque de thrash, généreusement rempli, mais suffisamment varié et surtout bien composé pour capter notre attention durant 55 minutes. Entre brûlots speed aux touches punk, titres épiques et passages mid-tempo bien sentis, on ne s'ennuie pas à écouter cette nouvelle offrande des allemands. D'autant que des riffs brise-nuque, des soli vraiment inspirés et même un peu de blasts parcourent une galette sans réel temps faible.

 

THE COMMITTEE : Utopian Deception (Folter Records)

Le collectif international The Committee nous a présenté Utopian Deception, son troisième album et l’une des meilleurs sorties de l’année 2020. Avec son Black Metal atmosphérique et mélodique, le groupe nous fait une nouvelle fois voyager et désespérer dans un monde totalitaire, ordonné, dirigiste et immuable.

Leur musique vous met face à quelque chose qui vous dépasse, face un système immobile qui ne serait être bousculé, face à votre impuissance. On en ressort dépité, à mi-chemin entre colère et déception.

 

TOMBS : Under Sullen Skies (Season of Mist)

Les trop peu connus et reconnus Tombs ont sorti leur 5ème album cette année. Intitulé Under Sullen Skies, ce nouvel album est encore une fois le moyen pour les Etats-Uniens de nous délivrer un « Post Black mais pas que » allant piocher notamment du côté du Death et du Doom.

Un mélange singulier qui donne naissance à une musique à la fois riche et puissante, pesante et transcendante, écrasante et étouffante.

 

ULCERATE : Stare Into Death and Be Still (Debemur Morti Productions)

Voilà une œuvre particulièrement complexe et copieuse à écouter. Ulcerate a sorti cette année un 6ème album où le trio néo-zélandais nous montre une fois de plus tout son savoir-faire en terme de death technique et atmosphérique, quelque peu dissonant.

Chaque titre est un peu comme une épreuve à passer, car il faut de l'endurance pour digérer ce "monstre" pouvant paraître uniforme aux premiers abords, alors que ses morceaux sont extrêmement élaborés et ne peuvent se décortiquer qu'avec des écoutes attentives.

 

XIBALBA : Años En Infierno (Southern Lord Recordings)

Vous prendrez bien un peu de beurre avec votre saindoux ? L'enfant (il)légitime de Bolt Thrower, Obituary et Crowbar, du hardcore-death pachydermique, sans être pataud, aux breaks furieux, vivement la reprise des lives pour revoir sur scène le plus mexicain des groupes ricains.

Les titres de morceaux renvoient directement au nom de l'album : les ténèbres, de l'Homme, de ses dérives, de ce qu'il est, viscéralement. Et XIBALBA nous ouvre les portes de son Enfer.

(L'album complet ou un extrait des 10 autres groupes du bilan)

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